Avoir un enfant est l’une des décisions les plus importantes dans la vie d’un couple mais également la plus belle. Il arrive cependant que des obstacles physiologiques soient susceptibles d’entraver ce désir de fonder une famille. J’aimerais partager avec vous mon expérience et peut-être permettre à d’autres femmes, en difficulté ou dans l’attente, de s’accrocher à leur espoir.
Adolescence et SOPK
Il faut savoir que je n’ai jamais eu de cycles réguliers comme la plupart des femmes, je passe parfois des mois en étant aménorrhée. J’étais atteinte du SOPK plus jeune, des kystes ovariens qui apparaissaient puis partaient, c’était très douloureux. J’avais eu également quelques soucis de thyroïde, en somme, au niveau hormonal c’était un peu le désordre depuis mon adolescence. Les médecins étaient septiques concernant ma future fertilité car les signes les plus courants du SOPK sont des difficultés à tomber enceinte liées à un trouble de l’ovulation. Etant donné qu’à ce moment là je n’étais pas mariée, j’avais le temps de me soucier de tout cela au moment venu.
Puis, le moment est venu l’année dernière
En février, nous avions décidé d’arrêter notre contraception sans aucune pression. Nous étions dans un état d’esprit où nous désirions fonder notre famille mais pas forcement dans l’immédiat. Nous souhaitions réaliser des projets avant notre premier enfant, ainsi, si tomber enceinte prenait du temps, ce n’était pas un soucis. J’en ai parlé à ma gynécologue, qui a d’ailleurs été très bienveillante, et j’ai simplement commencé par observer ma glaire cervicale, pour tenter de comprendre comment fonctionnait mon cycle, à quel moment j’ovulais si tantôt j’ovulais, à quel moment j’étais sensée avoir mes règles sachant que j’étais dans une période aménorrhée. J’ai également commencé à prendre des gélules d’huile d’onagre bio afin d’améliorer l’aspect de ma glaire cervicale et de réguler mon cycle. Dans le cadre d’une conception, la qualité de la glaire cervicale est un élément extrêmement important car elle permet aux spermatozoïdes de circuler avec plus d’aisance pour remonter dans la trompe.
Je n’étais vraiment pas dans une démarche de tomber enceinte mais plutôt de comprendre mon corps naturellement. Ainsi, je me familiarisais avec la méthode, je prenais note chaque jour de l’aspect de ma glaire cervicale et tentais de me situer dans mon cycle. C’était quelque peu chaotique, j’ovulais, ma production de glaire était bien présente, mais l’évolution de mon cycle ne suivait vraiment pas le schéma classique.
En mars, nous sommes allés 2 semaines à l’Ile Maurice. Je profitais du soleil, des plages magnifiques aux eaux turquoises, je chillais, je me reposais, j’étais moins attentive dans mes observations de cycle. J’ai repris le boulot à mon retour et durant la période entre les vacances scolaires d’hiver (mars) et de printemps (avril), j’ai commencé à ressentir les symptômes de grossesse du premier trimestre sans jamais faire le lien ni même réaliser que c‘était le cas. J’arrivais le matin au boulot, nauséeuse. Je pensais avoir des problèmes de digestion, je vous avais même demandé naïvement en story un remède naturel pour faire passer les nausées ! Egalement, j’avais la poitrine très sensible et des douleurs dans le bas du ventre, je pensais que c’était la période pendant laquelle je devais avoir mes règles car souvent, j’avais les symptômes menstruels sans les avoir. Egalement, je devenais sensible aux odeurs, je me rappelle d’un sac en cuir dont je ne supportais plus l’odeur. À aucun moment je n’ai tilté, je ne faisais pas le lien entre ces symptômes. Et pourtant, mes soeurs qui sont médecin urgentiste et infirmière libérale, mes collègues me voyant nauséeuse le matin, me disaient tous de faire un test et moi têtue je répondais « meuuuuh nan, je l’aurais senti si j’étais enceinte ! ». Mon corps parlait mais mon cerveau ne réagissait pas. Je n’étais pas dans le déni mais on m’a tellement répété que ça pouvait être difficile pour moi de tomber enceinte que je n’étais pas dans l’attente, du moins si rapidement, je plaçais simplement ma confiance en Dieu, j’acceptais mon destin et je prenais ce qui s’offrait à moi.
En avril, nous sommes allés à New York durant 2 semaines. Là bas, c’était à 1000 à l’heure, il y avait plein de choses à visiter, j’en prenais plein les yeux, c’était un voyage que je rêvais de faire. J’étais absorbée par la vie New Yorkaise, on partait très tôt le matin, et on rentrait très tard le soir. J’étais crevée par le décalage horaire, on marchait énormément, 20 km par jour. J’avais mal au dos, puis j’ai eu une sciatique pour la première fois de ma vie, je mettais ça sur le compte de la marche excessive et je forçais car je voulais en profiter. Au début du voyage, je mangeais de tout puis petit à petit, les hotdogs me répugnaient et surtout les sandwichs au champignon du SHAKE SHACK que j’avais l’habitude de dévorer à chaque fois que j’en croisais à l’étranger, me rebutaient, de même que le cheddar fondu sur les frites. Que des choses que j’aimais habituellement. Encore une fois, pas l’ombre d’un doute.
Début mai, le lendemain de mon retour de voyage, le boulot reprend, le ramadan commence. Il était particulièrement difficile, je ne comprenais pas pourquoi, moi qui avait l’habitude de jeûner. Je marchais avec une béquille tant ma sciatique me faisait souffrir, je ne pouvais plus emprunter les escaliers de l’école, je rejoignais mes élèves en classe via l’ascenseur. J’étais exténuée aussi, le décalage horaire avait bon dos, le ramadan aussi. Je dormais dans ma classe le midi, bon ça c’est typique durant le ramadan, j’avoue. Mes soeurs me répétaient de faire un test de grossesse lorsque je me plaignais de mes maux. Je décide finalement d’en acheter un.
La découverte de ma grossesse
J’étais au boulot, un midi, je voulais faire mes ablutions pour aller prier à la mosquée et lire le quran avant la reprise des cours. J’en profite pour faire le test. Je n’avais jamais fait de test de grossesse, je lisais la notice tranquillement, lorsque je vois apparaitre 2 traits. Je relis la notice pour comprendre le résultat et là je fais les gros yeux. Je lis à nouveau la notice en tremblant comme lorsqu’on cherche son prénom sur la liste des résultats d’un examen important. À ce moment précis, j’ai compris. Tout faisait sens désormais : les nausées, la sciatique, la fatigue, les odeurs, la poitrine sensible… Et j’ai pleuré. Un mélange de 1000 émotions.
La joie évidemment d’avoir la chance de vivre ça, le soulagement aussi d’être capable de tomber enceinte mais également la crainte que l’embryon ne tienne pas et que ce soit une fausse joie. La culpabilité d’avoir manger ces sushis au saumon cru quelques jours plus tôt, de ne pas avoir pris d’acide folique, la peur de ne pas savoir gérer ce futur rôle de maman. Moi qui aime tout planifier à l’avance, j’étais terrorisée à l’idée que nos projets ne se réalisent pas selon l’organisation que nous avions fixé ou ne se réalisent pas tout court. Je crois que c’est à ce moment que j’ai appris à lâcher prise, en plaçant ma confiance totale en Dieu. J’ai ce beau projet de devenir maman qui est arrivé plus vite que prévu et a dépassé tous les autres, tant pis et tant mieux, je réorganise mon « plan de vie » en fonction de ce cadeau de Dieu si toutefois Il n’a pas décidé de tout chambouler à nouveau.
Cette bénédiction est simplement arrivée au moment où tous les éléments étaient propices pour l’accueillir : un couple amoureux, une maison spacieuse, des situations professionnelles stables, un cocon familial chaleureux, et apparement un corps apte à porter la vie. Je me suis dis que j’allais profiter de ma grossesse et rassurer mes craintes en apprenant un maximum sur la maternité, le corps humain, le développement et l’éducation de l’enfant afin de me préparer au mieux à être la meilleure maman possible pour mon enfant. Et finalement, tout s’est fait naturellement, j’ai pris de l’assurance au fil de mes lectures, cours et apprentissages, nos projets évoluent en même temps que notre famille et j’essaye de devenir meilleure au quotidien. Ma fille est assurément la plus belle chose qui nous soit arrivée, elle complète notre bonheur, je ne sais pas comment j’ai pu vivre sans elle.
Je partage mon expérience pour vous rappeler que la vie est bien faite et peut toujours vous surprendre au moment où vous vous y attendrez le moins. Peu importe les problèmes de fertilité que vous rencontrez, ne laissez personne vous décourager dans votre désir d’avoir un enfant, pas même les médecins. Les facteurs qui influencent la fertilité sont multiples : ils concernent le mode de vie, la santé physique et émotionnelle, ainsi que la méconnaissance du fonctionnement du système reproducteur.
C’est pourquoi il est important de se renseigner sur tout ce qui entoure la grossesse avant même d’essayer de tomber enceinte afin d’être préparée au mieux et surtout de comprendre ce qui se passe dans son corps. Renseignez-vous sur les différentes façons que vous pourriez utiliser pour aider votre corps dans son cheminement. Lorsque le désir est fort, l’attente peut sembler interminable, l’important est de ne pas désespérer et au contraire de garder espoir et d’agir en conséquence. Le psychique a un impact sur le corps et donc sur la fertilité, pour ne pas en faire une obsession, aérez-vous l’esprit, voyagez, lancez-vous dans des projets, pensez à autre chose et surtout tentez de lâcher-prise. N’oubliez pas également qu’il y a d’autres moyens de devenir parent, l’adoption notamment qui a toujours été un rêve pour moi, bien qu’elle soit longue au niveau des procédures.
Placez votre confiance en Dieu, Celui qui détient votre destinée.
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